10)- Meurtre, bavure et cover-up
Le Soleil
27 février 1996
Ghislaine Rheault
Extraits
Que s`est-il passé sur la riviêre Moisie, dans
la nuit du 9 juin 1977 ? Achille
Vollant, 20 ans (petit cousin d`un Kashtin) et Moïse
Régis, 26 ans, partis en canot à 4 heures du
matin sont morts. On a retrouvé le corps de Moïse
dans la riviêre le lendemain et celui d`Achille 5 jours
plus tard. La police, puis le Coroner ont conclu qu`ils s`étaient
noyés. Mais les proches de Achille, la femme de Moïse
et les témoins nombreux n`ont jamais cru cette version:
les victimes portaient des ecchymoses, du sang dans la bouche,
leur canot était enfoncé et le bateau des gardes-pêche
qui patrouillaient cette nuit-là a été repeint
d`urgence, le lendemain de la disparition des deux jeunes.
Note: Aprês la Commission d`enquête
publique Roberge (Yvon) à Sept-Îles le commissaire
a déposé son rapport en octobre 1998. à
une conférence de presse en présence des proches
des victimes il en remettait une copie à mesdames Marie-Marthe Fontaine et
Louise Vollant, lesquelles
lui remettaient immédiatement le-dit rapport en guise
de refus du verdict : `Morts accidentelles`, une fois de plus....
Qu`est-il arrivé au sergent-détective Louis-Georges
Dupont, 42 ans, porté disparu le 5 novembre 1969 à
Trois-Riviêres et retrouvé mort le 10 novembre
dans sa voiture de service ? Supposément «suicidé»
d`une balle dans le dos, quelques semaines aprês
avoir témoigné contre des confrêres
lors d`une enquête sur la police. Le pathologiste Jean
Hould avait conclu au suicide. Mais ni sa femme Jeanne D`Arc,
ni ses enfants Jacques, Robert, France et Johanne ne l`ont cru,
pas plus que les experts qui ont examiné les photos de
l`autopsie.
Dans les deux cas, des officiers responsables de l`application
des lois semblent être au coeur d`un cover-up.
Dans les deux cas, les histoires ont été racontées
dans des reportages percutants de la télé: l`un
de Pierre Migneault
à «Newswatch»
en avril 1994, l`autre de Anne
Panasuk à «Enjeux»
la semaine derniêre.
En décembre, le juge St-Julien de la Cour Supérieure
a rejeté la thêse du suicide du détective
Dupont. Il a été victime de meurtre selon lui.
Il a donc ordonné au ministre de la sécurité
publique la tenue d`une enquête publique, faisant droit
aux demandes de la famille qui a remué ciel et terre depuis
1988, pour reconstituer le puzzle.
Une enquête publique ? Bien sûr a répondu
le ministre Serge Ménard.
Je l`aurais même ordonnée moi-même si le juge
ne l`aurait pas réclamée. Je vais même la
confier à un juge plûtot qu`à un Coroner,
par souci de transparence. J`ai même des noms en tête
a-t-il dit en entrevue au Nouvelliste au mois de décembre.
Mais pour obtenir cette enquête, la famille Dupont avait
dû remuer ciel et terre , pendant des années, se
battre contre les procureurs du gouvernement, contre la Ville
de Trois-Riviêres qui n`a jamais versé un sou à
la veuve du policier Dupont. Ils ont dépensé une
petite fortune pour fouiller dans les archives, dénicher
des experts jusqu`aux états-unis et les faire témoigner:
12 000$ juste pour ceux qui ont témoigné en novembre.
Le jugement à été rendu le 20 décembre
1995. Le ministre Serge Ménard a appelé la veuve
Dupont le même jour pour lui dire qu`il n`irait pas
en appel. Mais personne n`a été désigné
pour mener l`enquête avant le dernier remaniement ministériel.
Le dossier est désormais entre les mains du nouveau ministre
Robert Perreault qui
a été rapidement saisi de l`affaire, car Jacques
Dupont, le fils inlassable du policier tué en 1969, lui
a fait parvenir le dossier par huissier, le jour de sa nomination.
Dans le jugement de décembre, le ministêre devait
rembourser les frais d`experts à la famille. Le chêque
est dans le courrier nous a-t-on assuré hier, au bureau
du ministre. Quant à la nomination d`un juge-enquêteur,
on ne semble pas prêt à l`annoncer.
à Sept-îles, c`est le reportage percutant de
la journaliste Anne Panasuk de «Enjeux» qui vient
de relancer la cause des jeunes Montagnais. Elle pose des questions
sur la façon dont l`enquête de la Sûreté
du Québec et du coroner ont été menées.
Elle relêve de nouveaux faits troublants: on aurait trouvé
du sang sur la rame du bateau. Il y aurait eu de l`obstruction
durant l`enquête. L`un des deux gardes-pêche aurait
même avoué que «c`était une arrestation
qui avait mal tourné.» Là aussi, ça
sent étrangement la bavure policiêre et le cover-up.
La Sûreté du Québec a acheté le canot
des jeunes quelques jours plus tard. Disparu le canot !
C`était à l`époque de la guerre du saumon
sur la riviêre Moïsie. Les tensions entre Montagnais,
agents de conservation de la faune, et blancs des clubs privés
étaient vives. L`anthropologue Rémi
Savard qui avait mené une enquête fouillée
à l`époque , en parle maintenant comme d`une «affaire
Barnabé version Sept-Îles». En 1977, la ligue
des droits et libertés avait pris fait et cause pour les
familles, en réclamant une nouvelle enquête. Elle
s`était adressée en vain au ministre de la Justice
du temps, Marc-André
Bédard.
Elles sont bizarres et troublantes, ces deux histoires qui
mettent en cause des agents de la faune et de la SQ dans un cas
(celui de Sept-Îles), un corps policier municipal, la Sûreté
du Québec et la Commission de Police du Québec
dans un autre (celui de Trois-Riviêres). Elle pointent
aussi du doigt les services gouvernementaux auxquels il faut
forcer la main pour obtenir des renseignements: les Dupont se
sont battus avec une persévérance surhumaine pour
rendre justice à la mémoire de leur pêre.
Hier à Québec, la communauté innu-montagnaise
de Sept-Îles a demandé à son tour une enquête
du Ministêre de la Justice. «On veut pas une petite
gamique en catimini», disait leur porte-parole Bernard
Cleary. Une enquête de la Sécurité publique
qui se contenterait de revoir les 2000 pages du dossier ? Cela
ne suffit pas. C`est aussi ce que veulent les familles a dit
en leur nom le chef élie-Jacques
Jourdain.
Même si leur position cache aussi des motifs politiques,
on peut comprendre leur méfiance. Ces vieilles histoires
qui ont failli être enterrées à tout jamais
posent des questions três graves sur les façons
dont la justice est administrée au Québec quand
des policiers ou agents du gouvernement risquent d`être
éclaboussés. La vérité doit être
faite au plus coupant.
11)- Enfin une enquête !
Le Nouvelliste
11 avril 1996
Bernard Champoux
Extraits
Aprês une lutte acharnée de plusieurs
années, la famille Dupont a réussi à
obtenir une enquête publique, mais il en aura fallu du
temps pour faire bouger les instances politiques et judiciaires...
Vingt-sept ans plus tard, Robert et Jacques Dupont sont parvenus
à faire accepter qu`il s`agit bel
et bien d`un homicide et non d`un suicide.
Devant des conclusions aussi troublantes,
le Ministêre de la Sécurité publique a ordonné
une enquête et confié à la juge Céline
Lacerte-Lamontagne de la Cour du Québec, la
tâche de faire toute la lumiêre sur ce dossier.
12)-
Le 29 mai 1996
Enquête publique sur l`assassinat de Louis-Georges
Dupont :
"Une chaloupe sans rame pour les
Dupont, c`est révoltant !"
Dans un communiqué à la famille, Madame Hélêne
André, porte-parole de la famille Danielle
André et de Madame Claudette
Barnabé, membre de la famille de Richard
Barnabé, s`unissent dans un geste d`appui à
la famille de Louis-Georges Dupont, pour réclamer du Ministre
de la Justice, que les frais judiciaires du procureur de la famille
Dupont soient défrayés par le Ministêre
de la Justice du Québec. On sait que suite à un
jugement de la Cour Supérieure du Québec ordonnant
une enquête sur l`assassinat du sergent-détective
Dupont, survenu à la fin des années 60, la famille
Dupont à été admise en tant que partie à
ces audiences publiques.
Pour Hélêne André et Claudette Barnabé
la famille Dupont a suffisamment souffert depuis plus de 25 ans
qu`elle n`a pas à encaisser d`autres écueils dans
sa quête de la vérité relativement à
ces événements dramatiques.
13)-
CKTM TV SRC
6-7 juin 1996
Pierre De La Voye
Monsieur Jacques
Gingras, journaliste à Trois-Riviêres pendant
30 ans donnait une entrevue et déclarait
:
- La ville de Trois-Riviêres en 1969 était comparable
à Montréal `Ville ouverte`.
- La pêgre de Montréal venait réguliêrement
à Trois-Riviêres pour imposer ses volontés
et y placer ses hommes.
- à l`époque, la police recevait des rénumérations
ainsi que certains journalistes.
- A bien connu Monsieur Dupont, c`était un homme silencieux,
discret et qui faisait son travail.
- Avait suivi la mort de Monsieur Dupont à l`époque.
- Monsieur Dupont aurait été assassiné
en novembre 1969 parce qu`il travaillait sur un dossier de protection
à Trois-Riviêres dans lequel auraient été
mêlés ses confrêres de travail.
- Un contrat aurait été donné pour faire
disparaître Monsieur Dupont pour que la vérité
ne soit pas connue sur les activités entiêres de
certains membres du corps de police.
14)-
Appuis donnés à la famille
par
Me Jean Méthot
(Chef du contentieux de la Ville de Trois-Riviêres de
1967-1985
Voici un résumé des demandes
d`accês à l`information concernant seulement les
rapports policiers suite à la découverte du corps
de M. Dupont en novembre 1969.
- La premiêre demande officielle d`accês à
un document a été faite le 18 novembre 1987 par
Jacques Dupont à la Sûreté municipale de
Trois-Riviêres. Le Directeur de l`époque avait
répondu par la négative le 25 novembre 1987.
- Ensuite, Me Jean Méthot s`est rendu en personne (pour
la famille le 13 novembre 1990) aux Greffes municipales et a
essuyé un refus du Greffier Me
Gilles Poulin le 23 novembre 1990
- Le 28 novembre 1990, Me Méthot envoyait une demande
officielle qui évoquait les raisons pour lesquelles ces
dossiers devaient être remis à la famille.
- Le 29 novembre 1990, Me Gilles Poulin refusait de nouveau
la remise des documents à Me Jean Méthot.
- Le 1er décembre 1990, Mme Louis-Georges Dupont faisait
une demande d`accês à un document à la Ville
pour consultation aux bureaux de l`organisme en compagnie de
Me Jean Méthot.
- Le 3 décembre 1990, Me Gilles Poulin refusait même
s`il ne s`agissait que de consulter les documents.
- Le 9 décembre 1990, une demande en révision
d`accês à un document fût alors présentée
à la Commission d`Accês à l`Information.
15)-
Commission d`Accês à l`Information
du Québec
Sous la présidence du Commissaire
Me Pierre Cyr
(Quelques extraits d`une décision de huit
pages)
La preuve: |
Le témoin (Jacques Dupont) produit des extraits de journaux
de l`époque faisant largement état des circonstances
inexpliquées entourant ce décês
survenu alors que la Commission de Police du Québec procédait
à une enquête sur le service de Police de la
ville de Trois-Riviêres. |
Décision |
Nous croyons que les circonstances particuliêres
de cette affaire confêre à la demanderesse l`intérêt
requis par l`article 88.1 de la loi pour obtenir communication
des documents en litige.
Il suffit de mentionner le refus initial de la Ville d`indemniser
la demanderesse, l`allégation de suicide,
l`emploi (à risque) de Monsieur Dupont au service de police
de la ville, l`enquête menée par ce même
service de police sur le décês de M. Dupont.
Il fût alors ordonné à la
ville de Trois-Riviêres de communiquer les
rapports du service de police le 22 juillet 1991 par le Commissaire
Me Pierre Cyr. |
à noter : |
Me Jean Méthot et son ami Gérard Rivard étaient
venus témoigner à la Commission d`Accês
à l`Information pour la famille.
Cet ordre fût contesté à la Cour du Québec
le 22 août 1991 par la Ville de Trois-Riviêres et
ce dans le district de Québec (ville). |
(Sous la présidence de Monsieur le
Juge
André Marceau,
J. C. Q.)
Québec, le 12 septembre 1991
Extraits du jugement :
Vu que la requête pour
permission d`en appeler de la décision rendue le 22 juillet
1991 par le Commissaire Pierre Cyr, "Une personne directement
intéressée peut interjeter appel d`une décision
de la Commission devant un juge de la Cour du Québec sur
toute question de droit ou de compétence."
Le juge accorde la permission s`il est d`avis qu`il s`agit
d`une question qui devrait être examinée en appel.
Or, ce sont les seules questions sur lesquelles peut porter
un appel, selon la loi.
Pour ces motifs : la Cour rejette la requête pour
permission d`en appeler de la Ville de Trois-Riviêres
sur toute question de droit ou de compétence (article
147).
«Qu`un organisme public doit refuser de donner communication
d`un renseignement nominatif à l`héritier ou au
successeur de la personne concernée par ce renseignement,
à moins que cette communication ne mette en cause ses
intérêts ou ses droits à titre d`héritier
ou de successeur.» (article 88.1)
Juge Marceau : "Vu que l`intimée a de toute évidence
des intérêts et des droits incontestables
à titre d`héritier et de successeur, la décision
du Commissaire (Me Pierre Cyr) est juste en droit de toute évidence..."
Juge André Marceau (Cour du Québec)
****** Réflexions de la famille ******
Pourquoi la Ville de Trois-Riviêres a-t-elle refusé
avec autant d`acharnement de communiquer les documents ?
Et si tout avait été en ordre, comme cela aurait
dû l`être, le processus ci-haut décrit aurait-il
été nécessaire ?
17)- |
Gouvernement du Québec
(Bureau du Coroner) |
Québec, le 30 mars 1992
Monsieur
Jean-Marc Boily
Sous-ministre de la Sécurité Publique |
Extraits
Monsieur le Sous-ministre,
Aprês avoir pris connaissance de l`ensemble des documents
annexés à votre lettre, j`ai cru opportun, compte
tenu du fait que les documents signés par le coroner de
l`époque me permettaient de croire qu`il y avait
eu enquête publique, de communiquer avec la Direction
des Services Judiciaires de Trois-Riviêres afin de vérifier
s`il y a eu transcription des notes sténographiques.
Aprês vérification au Palais de Justice de Trois-Riviêres,
Madame Denise Aubry
à l`emploi de la Direction des Services Judiciaires m`a
informé que leurs archives ne contenaient pas de
transcription des notes sténographiques qui auraient été
prises à l`occasion d`une telle enquête.
J`ai par la suite communiqué avec deux sténographes
judiciaires qui étaient en fonction en 1969 et
ceux-ci m`ont informé qu`ils ne se rappellaient pas
avoir agi comme sténographes lors d`une telle enquête.
J`ai également réussi à rejoindre le
coroner au dossier...Ce dernier n`était pas en mesure
de m`indiquer le sténographe qui aurait pu l`assister
lors d`une telle enquête, si enquête il avait
tenue.
Finalement, j`ai appris du Substitut du Procureur Général,
Me Roland Paquin, que
ses recherches au Palais de Justice et au poste de police de
Trois-Riviêres lui permettaient d`affirmer qu`il
n`y avait jamais eu enquête du coroner.
Aussi, il m`est impossible de clarifier les points obscurs
révélés par ce dossier et d`apporter
des éléments de réponse aux
principales interrogations de la famille.
Aprês discussion sur ce dossier avec monsieur Jean-René
Marchand (Directeur-Adjoint de cabinet) je dois reconnaître
qu`il est pour le moins agaçant de constater
que les photographies du corps puissent nous laisser penser que
le coup fatal ait pu être tiré de l`arriêre
vers l`avant de la victime.
J`ose espérer que le Directeur Général
de la Sûreté du Québec... sera en mesure
d`apporter des éclaircissements sur ce dossier pour
le moins nébuleux.
Le Coroner en Chef-Adjoint, Me
Pierre Morin
(Aujourd`hui, Coroner en chef de la province du
Québec)
Note : Les deux sténographes judiciaires
au Palais de Justice de Trois-Riviêres en 1969 étaient
Jules Héon et
Rodrigue Lemire (voir
rapport du 28 novembre 1996 de la C.L.L. p.50)
18)- |
Gouvernement du Québec |
Québec, le 4 juin 1992
Cabinet du Ministre de la Sécurité Publique |
Extraits
à Monsieur Jacques Dupont
Je vous informe du résultat de l`examen fait par le Bureau
du Coroner en Chef du Québec...Examen fait par Me Pierre
Morin, Coroner en Chef-adjoint.
Ces recherches ont confirmé...qu`il n`y a pas eu
d`enquête publique du coroner.
Jean-René Marchand
Directeur de cabinet adjoint.
19)- |
Les travaux
parlementaires,
34e législature,
3e session
(17 mars 1994 au 17
juin 1994)
Journal des
débats
Commission permanente des institutions
Le lundi 18 avril 1994
Francis Dufour, député de
Jonquiêre
Robert Middlemiss, ministre
de la Sécurité publique
Pierre Morin, coroner-chef
Discussion générale :
Dossier de Louis-Georges Dupont, de
Trois-Riviêres.
M.Dufour : Un dossier qui est assez
préoccupant,qui fait l’objet aussi de publicité assez importante dans
tout le Québec,c’est le dossier de M.Dupont,de Trois-Riviêres.Mais
encore là,est-ce qu’on peut dire que la justice a obtenu satisfaction ?
Moi, j’ai le dossier en main.Il y a des éléments encore qui sont
questionnables.Par exemple un nouveau légiste dit : « Le coup de feu
aurait pu arriver d’en arriêre plutôt que d’en avant ».Donc, ce n’est
pas un suicide,etc.
M.Middlemiss : M.le Président,on m’indique
que la famille a demandé récemment de peut-être rouvrir toute cette
chose-là parce qu’elle n’est pas d’accord avec la décision rendue.Donc,oui,il
y a certainement quelque chose qui pourrait être… Il faudrait
certainement faire attention à ce qu’on dit pour ne pas créer de
problême.Il semblerait qu’il y a un autre expert qui aurait émis une
opinion que,peut-être ça aurait pu être différent du suicide.
M.Dufour : J’ai un document,ou une lettre
qui est adressée à monsieur le Sous-Ministre Jean-Marc Boily,qui est
signée par le coroner-chef Me Pierre Morin,ou on dit : «Aprês discussion
sur le dossier avec M.Jean-René Marchand, je dois reconnaître qu’il est
pour le moins agaçant de constater que les photographies du corps
puissent nous laisser penser que le coup fatal ait pu être tiré de
l’arriêre vers l’avant de la victime ».
……………………….en espérant que des mesures seront prises
pour des éclaircissements à ce dossier pour le moins nébuleux.
Aprês ça, il me semble qu’il n’y ait pas eu
d’enquête du coroner au moment ou ça s’est passé. Au départ, on peut
constater que ce dossier-là a été traité, il nous semble, en tout cas,de
façon assez rapide et assez légêre. On a décidé, au départ, qu’il y
avait suicide. Ça nous semble ça. J’ai vu l’émission ‘Le Point’,
je regardais la photo, on a soulevé la maniêre que quelqu’un qui va se
tirer, il ne se tire pas comme ça.
MePierre Morin : Premiêrement ce que j’ai
fait, je voulais savoir s’il y avait eu une ‘Enquête publique du
coroner’ou un simple ‘Cas de recherche’,ce qu’on appelle aujourd’hui
‘une Investigation’.
Aprês vérification auprês des personnes concernées
à Trois-Riviêres dont le procureur-chef Me Roland Paquin de la Couronne
et une dame des services judiciaires au palais de justice j’ai
finalement compris qu’il n’y avait pas eu d’Enquête publique du
coroner,mais uniquement un ‘Cas de recherche’.
M.Dufour : M.Morin, avec votre expérience
comme coronef-chef,est-ce que croyez qu’on aurait pu ou qu’on pourrait
faire un peu plus ?
Pierre
Morin : C’est-à-dire qu’on pourrait toujours ordonner une
enquête publique. J’ai supervisé les coroners pendant 14 ans. Moi,
j’ai l’impression qu’on ne se rendrait pas au premier but avec une
enquête publique dans un dossier comme celui-là.
M.Dufour : Mais, avant d’aller un peu plus
loin, je dis que le principal accusé ou le principal témoin dans tout
ça, lui-même n’est pas demeuré dans le corps de police. Ça fait qu’il y
a quelque chose qui s’est produit quelque part. Celui qui a fait
l’enquête n’est plus là. Il a été mis à pied (2mois plus tard).
Pourquoi ? Il a été sorti du corps de police…….
Pierre Morin : Il faut se rappeler que
depuis le 3 mars 1986, la question de faire des enquêtes
publiques pour détecter les criminels, ça a été sorti de la philosophie
du systême. L’argumentation qu’on a de la famille, c’est que si ce
n’est pas un suicide, c’est un homicide. Ce n’est pas quelque chose
d’accidentel. Alors, si c’est une question de recherche de coupable, là,
sur le plan criminel, c’est le rôle de la police, ce n’est pas le
rôle du coroner.
M.Middlemiss : On m’indigne qu’on a poussé
le dossier.On a demandé au pathologiste de l’Institut médico légal de
faire l’étude de tous les documents et en bout de piste, il en vient à
la même conclusion,le suicide.
M.Dufour : La famille a un expert qui a une
autre version qui est plausible et de plus on a pas trouvé d’empreintes
sur le revolver ou sur l’arme…..Bon. Ça aussi, c’est des éléments que,
moi, je ne sais pas comment il a fait pour essuyer ça. En tout cas, il
n’y avait pas d’empreintes, je ne le sais pas, il devait être habile. Il
voulait peut-être laisser quelque chose de difficilement contrôlable !
Moi je ne connais pas l’expert américain de la famille qui a parlé de la
maniêre employée pour se suicider. Moi, je n’ai pas besoin de cours pour
savoir que si quelqu’un se tue, d’habitude ce n’est pas en se tirant
comme ça. Ça va être soit direct ou en montant. Le bras, il fait ça.
M.Pierre Morin : On me dit que l’information
qui vient du sous-ministre associé à la Sécurité publique,Charles Côté
est à l’effet que tous les pathologistes de l’Institut médico légal ont
refait un rapport détaillé,signé de tous et dans lequel on appuie la
décision du Dr.Jean Hould qui a fait l’autopsie à l’époque.
M.Dufour : Vous admettrez que la controverse
que peut soulever le pathologiste américain n’a pas été contredite três
fortement publiquement.Le processus dont vous nous parlez, je ne sais
pas si la famille est au courant mais ce sont des éléments que le public
ne connaît pas.Nous en tout cas,on ne les connaît pas.Ça fait que je
suis obligé de vous dire qu’il y a un travail à faire pour expliquer au
public qu’il y a des éléments qui se contredisent,lequel pourra juger
comme la famille pourra juger elle aussi.
M.Middlemiss : Il semblerait que le
pathologiste Hould a fait une analyse du rapport du pathologiste Roh.
Mais le pathologiste Hould a réellement fait l’analyse et donné les
points.
M.Dufour : Non,mais M.Hould…..son rapport et
c’est le premier.Il ne se contredira pas non plus.Je serais
surpris.Entre nous autres,là,c’est difficile.Pour moi,ce n’est pas
crédible,à mon point de vue.Il a fait le premier rapport et il fait le
deuxiême.
M.Dufour : Moi, je fais juste soulever le
cas que le premier intervenant, le premier qui a fait l’enquête ou
l’étude, c’est M.Hould. Et aprês ça l’expert américain de la famille dit
des choses, puis vous nous dites : « M. Hould nous redit ce qu’il avait
dit la premiêre fois en 1969 ». Moi, sans être un expert, je dis que le
Dr. Hould ne pouvait pas arriver à d’autres conclusions que la premiêre
fois, j’aurais été surpris qu’il le fasse. On va arrêter les échanges
la-dessus. Vous avez le droit de dire ça, moi, je peux prétendre, au nom
du public, que je ne suis pas satisfait, et la famille peut prétendre la
même chose.
M.Middlemiss : M. le Président,tous les
pathologistes sont arrivés à la même conclusion que le Dr. Hould.Ça n’a
pas été fait à la légêre et on a tout fait pour tenter d’éclaircir la
situation ! Je vois votre sourire M. le Président ( M. Robert
Lesage ),c’est que lorsque j’ai utilisé le mot « légêre » le
président a souri et…… Sérieusement, M. le Président, je pense qu’on a
pris tous les moyens à notre disposition pour ‘tenter’ de s’assurer que
tout a été pris en ligne de compte. Moi, je comprend qu’on veut être
transparent ,qu’on veut avoir la justice, mais il faut reconnaître qu’on
a nous aussi des gens compétents et honnêtes !
Famille Dupont : Les 2 rapports
fabriqués de toute piêce pour essayer de sauver leur confrêre le Dr.
Hould ont été rejetés du revers de la main par le juge St-Julien de la
Cour Supérieure dans son jugement du 20 décembre 1995 en ordonnant par
le fait même au Ministêre de la Sécurité publique de tenir une
Commission d’enquête publique sur M. Dupont.Dans ces fameux rapports, on
pouvait y lire que le projectile était entré par l’avant, mais qu’on ne
pouvait pas dire qui tenait l’arme ?
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20)- |
Témoignage de Me Jean Méthot,
le 9 juillet 1996, chef du contentieux de la Ville Trois-Riviêres (1967-1985)
à la Commission Céline Lacerte-Lamontagne. |
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A demandé, avec le conseiller municipal Monsieur Gaston Valliêres
à la Commission de Police du Québec de tenir une
enquête à Trois-Riviêres sur le corps de
police de la ville en 1969.
Avait confié une enquête spéciale à
Monsieur Dupont en octobre 1969, sur un membre de la pêgre
Montréalaise.
Me Méthot a fait quatre déclarations à la
Commission Lacerte-Lamontagne y décrivant le climat de
la ville à l`époque, la pêgre qui y régnait
avec les policiers corrompus devenus proxénêtes,
les prostituées en grand nombre, le maire et le conseil
municipal manipulés par la pêgre.
Me Méthot a témoigné devant la Commission
Lacerte-Lamontagne, affirmant qu`un tueur à gages
avait assassiné M. Dupont en
novembre 1969 et que c`était le résultat
de l`enquête qu`il lui avait confiée un
mois plus tôt.
Me Méthot a aussi désiré témoigner
sur l`ensemble de ses déclarations faites aux enquêteurs
de la Commission en juillet 1996 mais les procureurs ainsi
que la Commissaire ont refusé de l`entendre, limitant
et diminuant ainsi la portée de son témoignage
quant au rôle qu`avait la pêgre de Montréal
à Trois-Riviêres à la fin des années
`60.
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