IX e-)


Témoignage (volume 23-A en français)
du Dr. Michaël Baden à la Commission
Céline Lacerte-Lamontagne
(Extraits)

...suite


......
le 17 septembre 1996 
Par Me François Daviault. 





Érosion marginale...


P.11  Q.: 

Dans le rapport du Dr. Louis S. Roh en page 2:

"Monsieur Dupont avait une plaie par projectile d'arme à feu perforant, de forme circulaire au dos, entourée d'une érosion marginale qui est compatible avec une plaie d'entrée."

Êtes-vous en accord avec cette affirmation ? 

  R.: Partiellement. Parce qu'en regardant cette plaie uniquement, uniquement la plaie, vous vous référez à la pièce C-30 (photo no. 8), photo du dos de M. Dupont.
  Q.: Oui.
  R.: En regardant la photo, la plaie et seulement la plaie, la photo est compatible avec une plaie d'entrée ainsi qu'une plaie de sortie. Je suis entièrement d'accord avec l'évaluation du Dr. Roh préalable, bien que ce soit compatible avec une plaie d'entrée de façon superficielle de par l'apparence seulement. Il s'agit là en fait d'une plaie de sortie.
  Q.: À cause de la plaie de sortie appuyée
ou soutenue ?
  R.: Yes.
   






NOTES STÉNOGRAPHIQUES DE L'AUDITION EN COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC DEVANT LE JUGE IVAN ST-JULIEN, le 2 novembre 1995:

Dr. JAMES A. FERRIS EN PAGE 93-94:

WOUND AT THE BACK

   

"And then the other element is the positionning of the abrasion around the wound. The wound is a small circular wound, which is measured between five (5) and six (6) millemetres and around it is a ring of abrasion wich is asymmetrically placed around that abrasion...around that hole. The lower part of it is larger than the upper part. The abrasion that you get on the outside of the skin is because of the angle of impact (45 degrés).

(voir photos No. 8-10).




****** Réflexion de la famille ******


Tel qu`expliqué par le Dr. Ferris ci-haut, la photo no. 10 explique la zone d`abrasion d`un tir à angle oblique nous montrant une zone d`abrasion asymétrique et qui est contraire à l`explication du Dr. Baden.



Retour au témoignage du Dr. Baden :

P.12 Q.: Le Dr. Roh dit que : "la plaie à la poitrine (thorax) était de forme irrégulière sans érosion marginale", êtes-vous d'accord avec cette affirmation ?
  R.: Non. Premièrement, la plaie n'est pas de forme irrégulière, elle est arrondie. (photo no.12)
P.13   Ici, cette plaie, elle est aussi ronde qu'elle puisse être, elle n'est pas régulière. ( Cette dernière phrase n`est pas une erreur, elle fait partie du témoignage ! ) Et il y a une collerette d'érosion d'environ un (1) millimètre, elle est très mince, un (1) millimètre d'épaisseur qu'on appelle 'érosion marginale'. Elle est présente, à mon opinion elle est présente.
P.14   Et compte tenu que le Dr. Jean Hould a rapporté qu'il avait bien regardé de sa propre vue.
P.15   En 1969, les dépôts noirâtres autour de la plaie de la poitrine n'ont jamais été analysés pour recherche de dépôts de poudre.
  Q.: Si cela avait été fait en 1969, est-ce que cela aurait été utile pour savoir la plaie d'entrée ou de sortie ?
  R.: Je suis d'accord que ce ne fut pas analysé pour recherche de grains de poudre ou résidus en 1969.
P.21 R.: Mon opinion suite aux analyses de la peau, des vêtements qui comportaient aussi des dépôts de noir de fumée à l'avant (poitrine)...
P.25 R.: Ce qui fait l'objet d'une validation cependant, c'est que le Dr. Jean Hould a trouvé des dépôts de noir de fumée sur la chemise.
P.20   Le meilleur observateur était le Dr. Jean Hould qui a pratiqué la 1ere (première) autopsie (en 1969) et qui a vu le corps à l'oeil nu. (voir témoignage du Dr. Jean Hould , pages 168-171).
P.18-19 R.:

Du sang séché ne resemble pas à du noir de fumée. Le sang séché est épais, il est brillant, il reluit. (voir photo 12). Le noir de fumée, il est noir, il est mat.






EXTRAITS DU TÉMOIGNAGE DU DR. JEAN HOULD DEVANT LA COMMISSION CÉLINE LACERTE-LAMONTAGNE
le 17 juillet 1996 :

Page 219

"R.: ...j'en ai parlé en 1969 (soixante-neuf), on voit qu'il y a du sang coagulé dans l'orifice d'entrée (thorax, photo no 12) dans la lumière de la plaie"]

Page 217-218

"Q.: En 1969, dans vos notes personnelles, il n'est pas question de zone de colerette érosive ou d'érosion ou de quoi que
ce soit ?

"R.: Oui c'est vrai. Mais en rédigeant mon rapport et en regardant les photographies, j'ai vu qu'elle n'était pas apparente (collerette érosive du thorax). C'est pour ça que j'ai ajouté (dans mon rapport de 1987) : "Qu'elle est recouverte de dépôts noirâtres, qu'il y a peut-être du sang" ect...





Suite du témoignage du Dr. Michaël Baden

P.21 R.: Je suis d'accord que la trajectoire du projectile est au côté gauche de la poitrine entre la face antérieure (thorax) et la face postérieure (dos).
P.26 R.: Le fait que le projectile ait été trouvé dans la banquette derrière M. Dupont m'indique qu'il était assis sur la banquette et ensuite s'est penché sur le côté après le coup de feu au côté droit.
P.34 R.: Je crois que le Dr. Hould a indiqué que l'empreinte du vêtement ou tissus lui indiquait qu'il s'agissait là d'une plaie de sortie d'appui ou soutenue. (Shored exit wound)
 





EXTRAITS DU TÉMOIGNAGE DU DR. JEAN HOULD DEVANT LA COMMISSION CÉLINE LACERTE-LAMONTAGNE

(17 juillet 1996).

P.246   Moi, à cette époque en 1969, je n'avais pas cette notion-là 'Short exit room'.
 

****** Réflexion de la famille Dupont. ******

Mais le Dr. Hould aurait dû dire plutôt "Shored" exit wound.

P.277 Q.: En 1969, vous n'aviez aucune notion de 'Shored exit wound' pour le cas d'une sortie de projectile, ni la notion de 'Contact wound' pour le cas d'une entrée ?
  R.: Vous avez raison, aucune notion ni de l'une ni de l'autre. 


    Suite du témoignage du Dr. Michaël Baden
P.39 Q.: Le Dr. James A. Ferris dit: "Bien que je ne puisse commenter sur son importance, je suis étonné qu'aucune enpreinte digitale ne fut prélevée ou identifiée sur les surfaces métalliques du révolver de M. Dupont." Qu'en pensez-vous ?
  R.: Même aujourd'hui, les chances de prélever des empreintes sur ces armes sont très minces, moins de 10% (dix pourcent). Il très rare que les enpreintes digitales vont faciliter la tâche et déterminer s'il s'agit d'un suicide ou d'un homicide dû au contexte de la mort et tout autre preuve serait beaucoup plus importante.
Q.: Ai-je raison d'affirmer que ces photos microscopiques du sternum n'ont pas été prises le vingt-sept (27 août 1996) parce qu'aucune caméra n'était pas disponible ?
  R.:  Je crois que c'est exact. 
P.71 Q.: Au cours de votre examen, avez-vous altéré ou modifié le sternum entre l'examen du vingt-sept (27) août 1996 et aujourd'hui ? 
  R.: Non.
P.75 Q.: Après la dissection (l'autopsie), les organes (viscères) sont remis en place dans la cage thoracique dans un sac de plastique, est-ce que vous l'avez retrouvé lors de la ré-autopsie ?
  R.: Un tel sac n'était pas présent.
  Q.: Est-ce que les côtes étaient disséquées ou coupées ?
  R.:  Oui. (voir photos No. 14-15 ainsi que le témoignage du Dr. Roh en page 17)
P.90  Q.:  Est-ce que vous apercevez une plaie à l'omoplate droite dans la photo ?
  R.:  Oui.
  Q.: Est-ce que vous avez demandé un agrandissement de cette omoplate du côté droit ? 
  R.: Non. Je ne me rappelle pas que d'autres photos ont été prises de l'omoplate particulièrement.
  Q.: Comment expliquez-vous la présence de la plaie dans l'omoplate ?
  R.: Les changements 'post-mortem' de décomposition.
   




****** Réflexion de la famille Dupont ******

Pourtant dans le témoignage du Dr. Baden en date du 16 septembre 1996 en page 67, il est dit :

"On a retrouvé dans le crâne de M. Dupont un journal de Trois-Rivières avec la mention écrite et très visible (Le Nouvelliste, 2 septembre 1969)

Alors, la décomposition post-mortem pour du papier, c'est quoi la norme ???

P.95  Q.:   Vous cherchiez des fragments de plomb du projectile lorsque vous avez fait des radiographies le 27 août 1996 ? 
  R.:   Oui.
P.96  Q.: Alors l'absence de fragment de plomb dans l'os indique-t-elle nécessairement qu'il ne s'agit pas d'une plaie par projectile ?
P.97 R.:  Pour répondre à votre question, l'absence de fragment de plomb pourrait peut-être pencher plus vers la supposition que ce n'était pas une perforation par projectile plutôt que le contraire.
P.98 Q.: Pouvez-vous m'expliquer pourquoi cinq (5) pathologistes, tous à l'emploi de l'Institut Médico-légal de Montréal ainsi que le Dr. Hould n'ont jamais identifié la plaie au thorax (photo no. 12) comme étant une plaie à bout très touchant avec enpreinte de la bouche du canon (muzzle stamp) dans leurs rapports de 1994 (avril et septembre) ?
  R.: Oui, je sais que le Dr. Jean Hould ne l'a pas écrit dans son rapport en 1969.
P.99 Q.: Parmis tous les rapports que vous avez analysés, deux (2) rapports d'expertise seulement parlaient de cette plaie à bout très touchant. L'un signé par le Dr. Graeme Dowling (1995) et l'autre d'un spécialiste en marques d'outils de la G.R.C., M. J.A. Yves Quévillon (1996). Aucun autre expert n'a abordé cet aspect ou ce genre de plaie. Pourquoi ?
P.100 R.: En tentant de m'expliquer le phénomène à moi-même, je crois que la personne la mieux placée pour en discuter est le Dr. Jean Hould qui a fait l'autopsie en 1969.
P.101   Alors Me Gagnon, vous me demandez la raison pour laquelle les autres personnes n'ont pas aperçu cette plaie et empreinte du canon de l'arme. Moi, je crois que c'est là (empreinte), définitivement là et la raison c'est que ça devait être vu !
P.102  Q.: Vous savez que le Dr. Hould et les cinq (5) pathologistes judiciaires ont passé en revue tout le dossier ensemble et que la principale raison de leur rencontre,c'est essentiellement pour ce que vous venez de dire, c'était parce que le Dr. Hould était l'auteur de l'autopsie de mille neuf cent soixante-neuf (1969). Alors êtes-vous surpris du fait qu'ils n'ont pas tiré la même conclusion, à savoir que la plaie au thorax (photo 12) ne comportait pas d'empreinte de la bouche
du canon ?
P.103  R.: Je suis étonné qu`ils n`ont pas porté de jugement là-dessus de même que le Dr. James A. Ferris. Et mon impression est que le Dr. Louis S. Roh n`arrive pas à ce jugement non plus, cependant, en ce qui touche les médecins de l`Institut (I.M.L.), ils se rapportaient aux renseignements et aux photographies de Dr. Jean Hould. Et je comprends qu`en 1969, la ville de Montréal ne comportait pas tellement de décès par projectile d`arme à feu. Alors ce manquement à l`identification de l`empreinte de la bouche du canon peut résulter d`un manque d`expérience.

 **Réflexion de la famille Dupont:

Pourtant, si on se réfère à la p.98, 102-103, c'est en 1994 que tout le dossier a été réexaminé par l'ensemble des pathologistes et non en 1969, et ce à deux reprises !

 

Ne pas oublier que le Dr. Jean Hould en 1995, devant la C.S.Q., a dit avoir fait entre 100 et 120 cas (homicides et suicides) par arme à feu avant celui de M. Dupont. 

Pourtant le Dr. Baden a regardé les mêmes photos (de 1969) comme tous les autres pathologistes car il n`existe aucune autre photo que celles-là.


 

 



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