syndicat des policiers
IV c)-
 

(Extraits du rapport de la Commission
Céline Lacerte-Lamontagne - suite)

 






Voici quelques témoignages significatifs relatifs à cette époque et parmi les plus importants.


Témoignage de Mme Jeanne D`Arc Dupont
(Épouse de M. Dupont, le 17 juin 1996)



Pp. 39-40

Mme Dupont dit : « Le matin du 5 novembre 69, mon mari m`a demandé, Où est-ce qu`ils sont les enfants ? Je les ai envoyé à l`école. Il m`a dit : "Qu`est-ce que je t`ai dis hier au soir, que c`était dangereux pour eux autres, tu le sais, qu`est-ce que je t`ai conté samedi, que pour le témoignage que j`avais si peur d`aller témoigner contre mes confrères, et il m`a dit, j`ai retourné travailler lundi, il ne font que rire de moi et ils me disent que si j`ai pas d`argent, mes jours sont comptés, je vais disparaître. »

Le mardi quatre novembre il n`a pas travaillé. (Il est allé au poste de police et a demandé un congé). Il est revenu et il m`a dit : « Connais-tu quelqu`un qui me prêterait de l`argent, ils veulent avoir l`argent absoluement sans ça, je suis fini.»

Pp. 46-47

Mme Dupont dit : « Le quatre novembre au soir il m`a dit qu`il avait très peur de Jean-Marie Hubert et de Robert Gignac qui était sorti de prison. Il m`a aussi dit : que ses jours étaient comptés. Je lui ai dis : c`est pas pour Jacques Gendron toujours que tu veux avoir de l`argent ? Non, non, non, il dit c`est bien plus dangereux si tu savais ce qu`il y a en dessous de ça Jeanne D`Arc, c`est par rapport à mon témoignage que j`ai fait du poste de police que j`ai si peur. »

Pp. 50-53

Mme Dupont dit : « Le quatre novembre il est allé au poste et il a demandé un congé parce qu`il m`a dit que c`était plus restable, plus vivable, ils veulent avoir de l`argent pis je sais pas où la prendre. Moi j`ai dis : Va chez Léo Valois. (Beau-frère de M. Dupont possèdant une compagnie de déménagement) Mon mari m`a dit : " J`ai pas parlé, pas demandé, ils se sont acheté un truck neuf. " Pour le montant d`argent, il m`a dit que notre maison, ça ne serait pas assez. La demande d`argent venait du poste no.1. »

P. 57

Mme Dupont dit : « Mon mari n`a pas dormi de la nuit, il avait peur et il m`a dit, Jeanne-D`Arc je ne veux pas mourir et je ne veux pas te laisser toute seule avec les quatre enfants mais j`ai pas de porte de sortie si je trouve pas l`argent. »

P. 78

Mme Dupont dit : « Le 5 et le 6 novembre, il y a eu deux appels téléphoniques à la maison qui disaient : de le faire chercher du bord (du coté) de Montréal, que c`était donc bizarre...puis là, après ça les chars (autos) noirs...c`est toujours des chars noirs alentours de chez-nous, toutes les nuits qu`on l`a cherché, ça venait jouer après nos portes, etc...!

 






Témoignage de M. Gaston Vallières, échevin à Trois-Rivières en 1969, témoignage le 19 juin 1996.


Pp 8-10


Q.: Est-ce que M. Dupont vous a fait part de certaines craintes avant d`aller témoigner à l`enquête de la C.P.Q. en 1969 ?


R.: Pas à moi, mais j`ai su par des rumeurs si vous voulez qu`il craignait de passer devant la C.P.Q.. Parce que les objectifs qu`on avait, M. Dupont n`était pas mentionné dans le groupe. Mais moi, je sais que Dupont était au courant de biens des choses qui se passaient...


Pp 22-23


M. Vallières dit : «Ah j`ai eu des menaces puis j`ai eu du vandalisme sur ma propriété. On m`a brisé des vitraux, on a tiré des coups de fusil, mon épouse était stressée et mes enfants traumatisés. C`était durant et après l`enquête de la C.P.Q.. Parce que souvent j`ai eu des téléphones puis la personne au bout ne parlait pas. Est-ce que vous vous êtes plaint de ça à la police de Trois-Rivières ? Non parce que ça se protège ces gars-là.

P. 25

R.: M. Vallières dit : «S`il y avait eu une enquête sur les menaces et les méfaits chez-moi jamais je ne l`aurais confiée à Hubert, Buckley ou Dallaire.










Témoignage de Mme Claudette Laroche, le 18 juin 1996


Pp 232-235

Mme Laroche (nièce de M. Dupont) dit : «J`allais visiter souvent ma tante et mon oncle, quasiment à toutes les semaines. La première fois qu`il m`a parlé de quelque chose, c`est avant qu`il doive témoigner devant ses confrères, à la C.P.Q.. Il m`a dit seulement qu`il savait des choses puis que ça le fatiquait beaucoup...d`avoir à dire la vérité, parce qu`il savait des choses compromettantes contre ses compagnons de travail. Oui, il m`a dit qu`il avait peur, à cause des choses compromettantes. Ma tante était présente là, puis les enfants qui voyageaient, ça rentre, ça sort, ils étaient jeunes dans ce temps là.»


Q.: Est-ce qu`il vous a apparu malade, dépressif, anxieux, craintif ?


R.: Seulement anxieux de devoir témoigner contre ses confrères de travail, très inquièt, là.

pp 236-240

Mme Laroche dit : «À l`occasion d`une visite à la famille, probablement la semaine après son témoignage, il m`a dit qu`il était encore inquiet, parce que là il avait dû témoigner contre...ses compagnons de travail, puis ça le fatiquait beaucoup d`avoir dû dire la vérité ; qu`il était inquièt pour sa famille, était craintif parce qu`il a été obligé de dire des choses à la C.P.Q. et ma tante et les enfants étaient présents comme l`autre fois d`avant. Entre le 5 et le 10 novembre 1969, quasiment à tous les jours j`ai été chez ma tante pour la supporter, la réconforter et à chaque soir j`ai vu une grosse automobile noire qui circulait autour de la maison. »

 







Témoignage du juge Guy Lebrun le 9 juillet 1996


P.20

M. Lebrun à l`époque était le procureur du syndicat des policiers municipaux de Trois-Rivières et il a dit : «C`était un homme minutieux et très appliqué dans ses dossiers, vraiment là, quand on travaillait contre lui on se préparait et quand on était avec lui, on était confortable.»

Pp 22-23

M. Lebrun dit : «La seule chose, ça me chagrine beaucoup de savoir que s`il a témoigné, que ce témoignage soit sous scellé. Bien habituellement, c`est public, les témoignages sont publics, et c`est d`intérêt public à mon avis.»

P.25

M. Lebrun : «Nous avions besoin à l`occasion de quelqu`un pour faire certaines vérifications avec ce qu`on entendait.»

Q.: Alors si je comprends bien dans le cours de l`enquête de la C.P.Q. en 1969 sur la police de Trois-Rivières, si vous aviez besoin de dire : "Va donc vérifier ça..." ?


R.: Oui. Pour vérifier certains faits et souvent notre homme de confiance c`était Louis-Georges Dupont. Il n`était pas impliqué, il était très objectif.


Pp 39-40

Q.: Pendant la période des deux mois de l`enquête de la C.P.Q., est-ce qu`il vous paraissait normal ?

R.: Je le connaissait assez bien pour vous dire qu`il était humilié, c`était un homme qui n`était pas impliqué dans ça. C`est la meilleure qualification que je pourrais vous donner. Mais "déprimé", là, je ne peux pas dire que j`ai remarqué ça, moi, non !










Témoignage de Jean-Marie Hubert le 4 juillet 96


Dans le rapport C.L.L. en p. 32, la Commissaire :«La cridibillité de M. Hubert n`est pas à toute épreuve; devant la Commission il a des blancs de mémoire, il ne se souvient pas de plusieurs choses, il est réticent pour répondre aux circonstances et motifs de son revoi du service de police (13 janvier 70). Je ne peux donc me fier sur son témoignage pour conclure quoi que ce soit mais la lecture du rapport de la partie deux de la C.P.Q. (décembre 69), montre le niveau de son implication quant à la prostitution...



 


Suite à l'enquête de la C.P.Q. en août et en septembre 1969 et le dépôt du rapport de la Commission en décembre 1969 :

  • Chef de Police : J. Amédée Delage démissionne avant d'être congédié (début septembre 1969).

  • Chef par intérim : Roland Poitras, retourné aux incendies (janvier 1970).

  • Capitaine-détective : Georges Gagnon, congédié sur recommandation de la C.P.Q.; mais retourné comme officier dans la police par le conseil de ville (janvier 1970).

  • Lieutenant-détective : Jean-Marie Hubert, congédié (septembre 1969), réinstallé une semaine plus tard par le conseil municipal et congédié du corps de police en janvier 1970 sur recommandation de la C.P.Q..

  • Sergent-détective : Paul Dallaire, congédié (septembre 1969), réinstallé une semaine plus tard par le conseil municipal et congédié du corps de police en janvier 1970 sur recommandation de la C.P.Q..

  • Quant au sergent-détective Lawrence Buckley, il sera congédié pour extorsion en 1982 suite à une deuxième enquête de la C.P.Q. sur le même corps de police.



 

Fait important à noter est que les détectives Jean-Marie Hubert, Lawrence Buckley, Georges Gagnon et Paul Dallaire étaient tous des voisins immédiats en 1969 (voir lexique des noms).

 

 



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