Témoignage de M. Gaston
Vallières, échevin à Trois-Rivières
en 1969, témoignage le 19 juin 1996.
Pp 8-10
Q.: Est-ce que M. Dupont vous a fait part de certaines craintes
avant d`aller témoigner à l`enquête de la
C.P.Q. en 1969 ?
R.: Pas à moi, mais j`ai
su par des rumeurs si vous voulez qu`il craignait de passer
devant la C.P.Q.. Parce que les objectifs qu`on avait, M. Dupont
n`était pas mentionné dans le groupe. Mais moi,
je sais que Dupont était au courant de biens des choses
qui se passaient...
Pp 22-23
M. Vallières dit : «Ah j`ai eu des menaces puis
j`ai eu du vandalisme sur ma propriété. On m`a
brisé des vitraux, on a tiré des coups de fusil,
mon épouse était stressée et mes enfants
traumatisés. C`était durant et après l`enquête
de la C.P.Q.. Parce
que souvent j`ai eu des téléphones puis la personne
au bout ne parlait pas. Est-ce que vous vous êtes plaint
de ça à la police de Trois-Rivières ? Non
parce que ça se protège ces gars-là.
P. 25
R.: M. Vallières dit : «S`il y avait eu une enquête
sur les menaces et les méfaits chez-moi jamais je ne l`aurais
confiée à Hubert, Buckley ou Dallaire.
Témoignage de Mme Claudette
Laroche, le 18 juin 1996
Pp 232-235
Mme Laroche (nièce de M. Dupont) dit : «J`allais
visiter souvent ma tante et mon oncle, quasiment à toutes
les semaines. La première fois qu`il m`a parlé
de quelque chose, c`est avant qu`il doive témoigner
devant ses confrères, à la C.P.Q.. Il m`a dit seulement
qu`il savait des choses puis que ça le fatiquait beaucoup...d`avoir
à dire la vérité, parce qu`il savait des
choses compromettantes contre ses compagnons de travail. Oui,
il m`a dit qu`il avait peur, à cause des choses compromettantes.
Ma tante était présente là, puis les enfants
qui voyageaient, ça rentre, ça sort, ils étaient
jeunes dans ce temps là.»
Q.: Est-ce qu`il vous a apparu malade, dépressif, anxieux,
craintif ?
R.: Seulement anxieux de devoir témoigner
contre ses confrères de travail, très inquièt,
là.
pp 236-240
Mme Laroche dit : «À l`occasion d`une visite à
la famille, probablement la semaine après son témoignage,
il m`a dit qu`il était encore inquiet, parce que là
il avait dû témoigner contre...ses compagnons de
travail, puis ça le fatiquait beaucoup d`avoir dû
dire la vérité ; qu`il était inquièt
pour sa famille, était craintif parce qu`il a été
obligé de dire des choses à la C.P.Q. et ma tante
et les enfants étaient présents comme l`autre fois
d`avant. Entre le 5 et le 10 novembre 1969, quasiment à
tous les jours j`ai été chez ma tante pour la supporter,
la réconforter et à chaque soir j`ai vu une grosse
automobile noire qui circulait autour de la maison. »
Témoignage du juge Guy
Lebrun le 9 juillet 1996
P.20
M. Lebrun à l`époque était le procureur
du syndicat des policiers municipaux de Trois-Rivières
et il a dit : «C`était un homme minutieux et très
appliqué dans ses dossiers, vraiment là, quand
on travaillait contre lui on se préparait et quand on
était avec lui, on était confortable.»
Pp 22-23
M. Lebrun dit : «La seule chose, ça me chagrine
beaucoup de savoir que s`il a témoigné, que ce
témoignage soit sous scellé. Bien habituellement,
c`est public, les témoignages sont publics, et c`est d`intérêt
public à mon avis.»
P.25
M. Lebrun : «Nous avions besoin à l`occasion de
quelqu`un pour faire certaines vérifications avec ce qu`on
entendait.»
Q.: Alors si je comprends bien dans le cours de l`enquête
de la C.P.Q. en 1969 sur la police de Trois-Rivières,
si vous aviez besoin de dire : "Va donc vérifier
ça..." ?
R.: Oui.
Pour vérifier certains faits et souvent notre homme
de confiance c`était Louis-Georges Dupont. Il n`était
pas impliqué, il était très objectif.
Pp 39-40
Q.: Pendant la période des deux mois de l`enquête
de la C.P.Q., est-ce qu`il vous paraissait normal ?
R.: Je le connaissait assez bien pour
vous dire qu`il était humilié, c`était un
homme qui n`était pas impliqué dans ça.
C`est la meilleure qualification que je pourrais vous donner.
Mais "déprimé", là, je ne peux
pas dire que j`ai remarqué ça, moi, non !
Témoignage de Jean-Marie Hubert le
4 juillet 96
Dans le rapport C.L.L. en p. 32, la Commissaire
:«La cridibillité de M. Hubert n`est pas à
toute épreuve; devant la Commission il a des blancs de
mémoire, il ne se souvient pas de plusieurs choses, il
est réticent pour répondre aux circonstances et
motifs de son revoi du service de police (13 janvier 70). Je
ne peux donc me fier sur son témoignage pour conclure
quoi que ce soit mais la lecture du rapport de la partie
deux de la C.P.Q. (décembre 69), montre le niveau de son
implication quant à la prostitution...
Suite à l'enquête de la C.P.Q. en août et
en septembre 1969 et le dépôt du rapport de la Commission
en décembre 1969 :
- Chef de Police : J.
Amédée Delage démissionne avant d'être
congédié (début septembre 1969).
- Chef par intérim : Roland Poitras, retourné
aux incendies (janvier 1970).
- Capitaine-détective :
Georges Gagnon, congédié
sur recommandation de la C.P.Q.; mais retourné comme officier
dans la police par le conseil de ville (janvier 1970).
- Lieutenant-détective
: Jean-Marie Hubert,
congédié (septembre 1969), réinstallé
une semaine plus tard par le conseil municipal et congédié
du corps de police en janvier 1970 sur recommandation de la C.P.Q..
- Sergent-détective : Paul Dallaire, congédié
(septembre 1969), réinstallé une semaine plus tard
par le conseil municipal et congédié du corps de
police en janvier 1970 sur recommandation de la C.P.Q..
- Quant au sergent-détective
Lawrence Buckley, il
sera congédié pour extorsion en 1982 suite à
une deuxième enquête de la C.P.Q. sur le même
corps de police.
Fait important à noter est que les détectives
Jean-Marie Hubert, Lawrence Buckley, Georges Gagnon et Paul Dallaire
étaient tous des voisins immédiats en 1969
(voir lexique des noms).
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