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La Presse, Montréal, 21 août 1996
Persse Canadienne

Un rapport muet sur le policier Dupont.

Trois-Rivières - Malgré les efforts déployés par la commission Lacerte-Lamontagne pour obtenir la levée du scellé de 160 ans, le fameux rapport confidentiel de 1969 sur l'administration du corps de police de Trois-Rivières ( partie 2 ) ne contient aucun élément susceptible de faire la lumière sur les circonstances entourant la disparition et la mort du sergent-détective Louis-Georges Dupont.


En fait son nom n'y est même pas mentionné. Le rapport fait plutôt état des activités illicites reprochées à l'ex-lieutenant-détective Jean-Marie Hubert et à l'ex-sergent-détective Paul Dallaire. Il compte également une liste de prostituées et de souteneurs qui foisonnaient dans certains bars de Trois-Rivières à la fin des années 60.


Par contre, la famille Dupont est convaincue que ce rapport de 21 pages est incomplet. Robert et Jacques Dupont affirment que le rapport contient plutôt 71 pages. « Il n'a pas été déposé au complet. Il manque des informations. Nous ne voulons rien savoir des noms des pimps et des prostituées, à moins que le tueur de notre père ne soit parmi eux. Il faut surtout regarder le nombre de prostituées. À l'époque, il y avait 300 prostituées pour une ville comme Trois-Rivières. L'étendue de la prostitution veut tout dire », ont-ils déclaré.


 

De son côté, le procureur de la commission, Me François Daviault, a avoué que ce rapport n'apporte aucune information additionnelle, bien qu'il est toujours à l'étude. « Et nous n'avons aucune raison de croire qu'il est incomplet ou qu'il contient 71 pages. Je fais entièrement confiance au Commissaire de la déontologie policière. Peut-être que les deux parties du rapport contiennent 71 pages mais pas la partie 2 », a-t-il indiqué.
 

La famille se demande pourquoi le rapport a fait l'objet d'un scellé de 160 ans s'il ne contient rien de valable. Mais surtout, elle s'oppose à l'exhumation du corps de LouisGeorges Dupont, prévue pour le 26 août au cimetière Saint-Michel. « Avant de saccager les dépouilles de cinq membres de notre famille, la commission devrait répondre à nos questions. Nous en avons une centaine au moins », a ajouté Jacques Dupont.


 

À ce sujet, la juge Céline LacerteLamontagne a rappelé, lors de la reprise des audiences, que chaque enquête publique comporte ses limites et que celle-ci n'y échappe pas. Compte tenu du décret de l'enquête, des délais écoulés, de la perte et de la destruction de certains documents et de la mort de témoins importants, il lui semble évident que l'enquête ne pourra répondre à toutes les questions.

Néanmoins, l'exhumation lui apparaît indispensable. La dépouille de Louis-Georges Dupont sera donc conduite le 26 août à l'Institut de médecine légale de Montréal. Et le lendemain, soit le 27 août, le pathologiste Michael Baden procédera à l'examen et à l'autopsie des restes.

Le médecin de New York a été recommandé à la commission Lacerte-Lamontagne par l'entremise du docteur James A. Ferris, l'expert de la famille, et du docteur Graeme Dowling, l'expert du ministère de la Sécurité publique. Michael Baden a notamment témoigné au procès d'OJf. Simpson, à titre d'expert-conseil de la défense. Il a également été invité à témoigner à la commission Warren sur l'assassinat du président John Kennedy. Et tout dernièrement, le pathologiste a procédé à l'autopsie des victimes de l'explosion d'un avion de la TWA à New York.