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Le Nouvelliste, 15 juin 2011
Les fils Dupont ont encore perdu.

La griffe à beaudoin - Jean-Marc Beaudoin

Trois-Rivières - Il faut croire les autorités policières et municipales de Trois-Rivières quand elles affirment qu’il n’y a rien de plus que ce qui a été remis à la famille dans le dossier qu’on possède sur le policier Louis-Georges Dupont, retrouvé mort dans son auto de service en 1969, le cœur percé d’une balle provenant, semble-t-il, de son arme de policiers.

Il faut les croire car il n’y aurait en principe aucune raison de croire le contraire. On se demande bien ce qu’on aurait encore à cacher, quarante ans après les événements. Aucune personne en autorité aujourd’hui, que ce soit l’actuel directeur de la sécurité publique de Trois-Rivières, Francis Gobeil ou le maire de la ville, Yves Lévesque, n’était là en 1969 et d’aucune façon, on ne pourrait établir de lien, direct ou indirect, les rattachant au dossier.

Pourtant la ville de Trois-Rivières n’a eu de cesse de s’opposer aux requêtes répétées des fils Dupont, Jacques et Robert, pour obtenir l’entièreté du dossier concernant leur père.

La ville de Trois-Rivières s’est encore une fois opposée à une nouvelle requête soumise en décembre à la Division administrative et d’appel de la Cour du Québec par les frères Dupont. Ces derniers cherchaient à obtenir une révision d’une décision rendue par la Commission d’accès à l’information qui leur avait été défavorable et dont l’adversaire était encore une fois nul autre que la ville de Trois-Rivières.

C’est démoralisant pour la famille Dupont, mais la ville a encore une fois obtenu gain de cause et ne sera en conséquence pas contrainte de donner aux frères Dupont les documents donc il présument l’existence. Ils ont été déboutés de leur requête d’appel, mais la Ville De Trois-Rivières aussi, qui en avait présenté une en irrecevabilité. Sauf que ça ne change rien au dossier.

C’est sur la base de questions pointilleuses de droit, et non de légitimité, que les frères Dupont

n'ont pu obtenir des tribunaux administratifs judiciaire, l’ordonnance qu’il réclament. 

Il se peut que la preuve des appelants devant le commissaire de été différente s’ils avaient été représentés par des avocats, a reconnu le juge Pierre Labbé dans son récent jugement. Mais

voilà, les frères Dupont ou depuis longtemps épuisé toutes les ressources financières dont ils disposaient pour tenter de faire éclater c’est qu’ils estiment être la vérité sur la mort de leur père.

Ils doivent donc se défendre eux même, ce qui est loin d’être facile et évident. Or, pour s’opposer à eux et ne pas avoir à leur ouvrir le dossier de leur père, la ville de Trois-Rivières assigne depuis des années pour les terrasser Me Yvon Duplessis, une sommité en matière de droit municipal au Québec.

Celui-ci a déjà prévenu un juge, lors d’une procédure, que si la ville recevait une décision favorable, elle irait juste qu’en Cour suprême s’il le fallait pour faire renverser la décision.

Cela ne fait qu’ajouter à l’intrigue et à la suspicion. Si la ville ne détient rien de plus que ce qui a déjà été remis à la famille ou déposé en justice, pourquoi alors se faire représenter par un Goliath du barreau? Il aurait pourtant été tellement plus simple de donner à un avocat un mandat de non-opposition… Pour permettre aux Dupont de gagner et de consulter ce fameux dossier dans lequel on assure, il n’y a rien de plus que quelques vieilles photos du policier prises lors de la découverte et des négative qu’on en a tiré par la suite, les originaux ayant comme à peu près tout le reste, mystérieusement disparu au fil du temps.

Les frères Dupont ont demandé au maire Yves Lévesques d’intercéder en leur faveur. Ce qu’il a fait mais sans résultats additionnels.

Parce que la thèse, toujours très contestée du suicide, demeure la version officielle, la famille Dupont n’a jamais pu obtenir quelque compensation que ce soit. Alors que la ville a versé en 1975, $107 500 aux enquêteurs Hubert et Dallaire, qui avaient été pointés par l’enquête de Commission de police du Québec, pour mettre un terme à leur service

Mais pas une cenne à la famille du Sergent-détective Louis-Georges Dupont, qui a peut-être collaboré à la fameuse enquête et qui aurait pu le payer de sa vie.