La Presse, Montréal, vendredi 3 novembre 1996
Presse CanadienneLa mort du policier Dupont : une décision d'ici Noël sur la tenue d'une enquête publique
C'est ce qu'il a déclaré, hier après-midi, alors que les deux parties venaient de clore leur preuve dans le cadre de cette requête en mandamus.
Toutefois, la famille Dupont et le
ministère de la Sécurité publique devront revenir en cour le 27 novembre, au
palais de justice de Shawinigan, pour y entendre les témoignages d'un expert
en balistique du
gouvernement et probablement d'un traducteur, à la suite d'imbroglios
relatifs à la traduction des rapports des experts pathologiques dans ce
dossier.
Selon le docteur André Lauzon, pathologiste en chef à l'Institut médico-légal, le pathologiste Jean Hould, celui-là même qui a réalisé l'autopsie sur le corps de Dupont en 1969, et le docteur Graham Dowling, d'Edmonton, le suicide reste la thèse la plus probable.
Les pathologistes sont en effet venus contredire le témoignage du Dr Louis
S. Roh de New York, entendu mercredi, et celui du Dr lames Ferris de
Vancouver, entendu hier. Ces derniers sont convaincus que le policier a
réellement été abattu.
Par contre, selon le Dr Lauzon, les procédures d'autopsie de l'époque n'étaient pas aussi rigoureuses qu'aujourd'hui.
C'est ce qui expliquerait pourquoi le
fameux rapport d'autopsie original, que cherche tant à obtenir la famille,
est introuvable. En fait, il n'existe tout simplement pas. Le pathologiste
Jean Hould n'a réalisé qu'un rapport de
deux pages qu'il a par la suite envoyé sous forme de « note » au coroner,
parce que le décès de Dupont était considéré comme un cas mineur.
De son côté, le Dr Ferris a indiqué au cours de son témoignage qu'il était très rare qu'un homme se tire une balle dans la poitrine, surtout s'il s'agissait d'un policier. Dans 90 pour cent des cas de suicide, les policiers se tireront une balle dans la tète ou dans la bouche et non dans la poitrine, étant donné que la mort n'est pas immédiate et qu'elle est très douloureuse.
La famille Dupont est convaincue plus que jamais que Louis-Georges Dupont a bel et bien été assassiné à la suite d'un témoignage incriminant lors d'une enquête publique centre des policiers de i rois-Rivières.