Le Nouvellist, samedi 6 août
1994 Nancy Massicotte
Appui du syndicat des
policiers
C’est à la suite de cette rencontre que l’APPTR à tenter d’avoir accès au
rapport d’enquête, mais en vain. Les sept membres du comité exécutif ont
alors décidé d’accorder leur appui à la famille. Une lettre lui a d’ailleurs
été envoyée. « La façon dont l’enquête sur la mort de Dupont a été menée,
les personnes qui gravitent autour de ça nous ont semblé bizarres. Je pense
à l’enquêteur changé de ce dossier dans le temps. Pourquoi lui avait-on
confié cette tâche? En fait, cette théorie du suicide soulève un gros doute.
C’est pourquoi une enquête publique serait souhaitable, a mentionné le
président de l’APPTR.
Mais c’est appui est uniquement moral. Le syndicat des policiers et pompiers
compte n’investir aucun montant d’argent.
D’autre part, il semble qu’au sein du corps policiers la mort du policier
Dupont ne fait pas tellement jaser. Selon Yvon Tourigny, les jeunes
policiers ne sont pas intéressés par cette histoire qui date de 25 ans.
« Quant au plus âgés, la plupart d’entre eux disent ne pas avoir été
informés de ce qui s’était réellement passé. À l’époque, la direction ne
répondait pas à leurs questions. Un vrai cercle fermé. Certains policiers
avaient d’ailleurs un doute », a conclu monsieur Tourigny.
Trois-Rivières - C’est maintenant au tour de l’Association des
policiers et pompiers de la ville de Trois-Rivières de mettre en doute la
théorie du suicide relativement à la mort du policier Louis Georges Dupont,
retrouvé sans vie à bord de sa voiture banalisée du poste de la sécurité
publique de Trois-Rivières le 10 novembre 1969.
Voulant en avoir le cœur net, M. Yvon Tourigny, le président de
l’Association des policiers et pompiers de la Ville de Trois-Rivières a même
tenté d’avoir accès au rapport d’enquête de la sécurité publique sur la mort
du policier Dupont. Mais le greffier de la ville, Me Gilles Poulin, lui a
refusé l’accès à certains de ces dossiers sous prétexte qu’ils étaient
confidentiel et que la consultation viendrait contredire des paragraphe de
la Loi de l’accès à l’information et de la protection des renseignements
personnels.
« J’ai tout d’abord demandé à Jean-Guy Gervais, directeur de la sécurité
publique de Trois-Rivières, de me permettre l’accès au rapport d’enquête.
Mais il semble avoir refusé de me remettre le dossier. Il m’a plutôt
conseillé de rencontrer maître Poulin. Tout ce que je voulais, c’était de
consulter le rapport, le regarder afin de me faire une opinion et prendre
position dans cette affaire. Mais l’accès m’a été refusé par maître
Poulin », à signalé M. Tourigny.
Le policier n’a toutefois pas été surpris de cette décision. « Je m’y
attendais. En fait, après avoir rencontré la famille Dupont et consulter
leur dossier, le comité exécutif du syndicat avait déjà pris position. Il y
avait alors 95 % de chances que nous appuyons la famille dans sa requête en
vue d’une enquête publique. Mais je voulais m’assurer que j’avais tout
essayé, a indiqué monsieur Tourigny.
Les nombreuses spéculations entourant le décès du policier Dupont et les
sorties médiatiques par ailleurs poussé l’Association des policiers et
pompiers de Trois-Rivières à prendre finalement position dans ce dossier.
« La famille m’avait contacté l’hiver dernier à ce sujet mais j’étais
réticent. Les autres présidents du syndicat n’avaient pas non plus osé
s’impliquer puis, au printemps, la famille m’a m’appelé de nouveau. En
compagnie de l’enquêteur Denis Lépine, je suis allé consulter leurs
documents. La rencontre a commencé à 18h30 il s’est terminé à 0h30. Je suis
resté surpris par le nombre de documents que la famille avait », a-t-il
également précisé.